Nda : Depuis sa naissance (le 13 décembre 1964 à Buffalo dans l’état de New York), Lucky Peterson baigne dans le blues.Il faut dire que son père James Peterson (en plus d’être un chanteur et guitariste émérite) tenait le Governor’s Inn, un club spécialisé où se produisaient régulièrement des artistes tels que Koko Taylor, Muddy Waters, Buddy Guy & Junior Wells etc… C’est donc tout naturellement que Lucky s’est plongé, corps et âme, dans la musique en commençant par l’orgue (ses professeurs furent Bill Doggett et Jimmy Smith !) puis en prolongeant son apprentissage par la guitare. Faisant office de véritable « Mozart du blues », il est repéré par le légendaire Willie Dixon lorsqu’il a 5 ans et part en tournée avec Little Milton alors qu’il n’est pas encore sorti de l’adolescence. Quelques milliers de concerts (et une quinzaine d’albums) plus tard, Lucky Peterson demeure l’un des showmen les plus appréciés du public. Il a, une nouvelle fois, fait preuve de toute l’étendue de sa palette artistique lors d’une prestation mémorable dans le cadre de l’édition 2013 du Cognac Blues Passions.C’est juste après son « soundcheck » que l’artiste, malgré un timing particulièrement serré, a accepté de me recevoir dans sa loge afin d’y enregistrer un court entretien durant lequel il s’est montré tout aussi professionnel que chaleureux. En voici la transcription…
Lucky, on connait tous ton attachement pour la France. Que représente exactement ce pays pour toi ?
C’est un peu ma seconde maison, oui je la ressens comme telle après toutes ces années. D’ailleurs, je considère aussi le public français comme ma deuxième famille…
Tu joues de la guitare, de l’orgue, du piano, tu es un excellent chanteur et un auteur-compositeur. Y-a-t-il quelque chose que tu n’as jamais fait et que tu aimerais encore accomplir ?
Oui, faire du rap (rires) ! C’est un genre que j’apprécie particulièrement et j’aimerais bien acquérir la technique qui me permettrait d’en faire.
Hier, tu as eu l’occasion d’improviser avec un beatboxer (en l’occurrence Dave Crow du groupe Heymoonshaker). Quelle a été ta réaction durant cette expérience ?
Ma réaction a été de dire « Wouaaah !!!! » (rires) !Je crois que je vais conserver les coordonnées de ce « gentleman » car il me serait très agréable de collaborer avec lui dans le futur, dans un registre beatbox-blues. Je nous verrais bien, lui à la beatbox et moi à la guitare acoustique, réaliser quelque chose ensemble. C’est une idée que j’aimerais réellement concrétiser maintenant !
Tu as une grande ouverture d’esprit, mais où puises-tu exactement ton inspiration ?
Mon inspiration vient de Dieu. Elle vient aussi de mon existence, de ma famille, du fait de passer autant de temps sur la route et de rencontrer beaucoup de gens.
Par exemple, comme tu as pu le constater, juste avant cet entretien j’ai retrouvé des amis qui jouent dans le groupe d’Erykah Badu. Elle donnera aussi un concert, ici même, ce soir.
Mon épouse (Tamara Peterson, nda) était à l’école avec elle, elle est donc aussi très contente de retrouver son amie. Je connais tous les musiciens qui se produisent à ses côtés. Le fait de pouvoir nous revoir de la sorte est une grande chance !
Il est doit donc être plaisant pour toi de tourner en famille et de pouvoir inviter ton épouse sur scène, afin qu’elle chante à tes côtés…
Oui, c’est réconfortant de pouvoir tourner avec mon épouse. C’est également le cas en ce qui concerne ma fille qui nous rejoindra dans deux semaines, elle est dans ma famille en attendant.
Quels sont les artistes de la scène actuelle qui t’inspirent le plus ?
Il n’y a personne en particulier pour le moment (rires). J’aime pourtant beaucoup de choses différentes …Il m’arrive même d’écouter du hardcore, mais de manière modérée il est vrai.
Il faut dire que je suis un peu obligé d’écouter de tout lorsque je suis avec mes enfants…
Quels sont tes rêves que tu souhaiterais voir se concrétiser ?
Mes projets de rêve… Ce serait de travailler avec de grands artistes tels qu’Eric Clapton, George Benson, Mick Jagger et des pointures telles que celles-ci.
Tu as pourtant déjà joué avec de très grands noms du blues (Little Milton, BB King, Bootsy Collins…). Quels sont tes meilleurs souvenirs liés à ces collaborations ?
Mes meilleurs souvenirs datent de ma collaboration avec Little Milton.
Pourquoi ?
Parce qu’il s’agissait de mes débuts sur la route. A côté de lui j’ai beaucoup appris et, lorsque je suis revenu de ces tournées en sa compagnie, j’étais devenu un homme (rires) !
Etait-il comme un professeur à tes yeux ?
Oui, c’est ce qu’il était…
Quels sont tes projets les plus immédiats ?
Je travaille actuellement sur un nouvel album. Je pense que je l’intitulerai « The Son Of A Bluesman ». Ce disque sera rempli de surprises et j’y aborderai des registres différents. J’y interprèterai du gospel par exemple. J’y reprendrai aussi des chansons de Ray Charles, d’Etta James, Bobby « Blue » Bland…En quelque sorte, il représentera un peu l’héritage musical que j’ai reçu. Le disque comprendra 18 chansons dont 13 compositions originales et, de ce fait, 5 reprises.
Lorsque tu interprètes une chanson, quelle est à tes yeux la chose la plus importante que l’on doit trouver dans son texte ?
Les sentiments… Quelque-soit le sujet de la chanson, on doit y trouver du sentiment.
Y-a-t-il des sujets qui te sont plus chers que d’autres ?
L’amour, Dieu, l’amour, Dieu et encore l’amour et Dieu (rires) !J’aime écrire lorsque je suis heureux et j’aime évoquer les faits positifs…
Souhaites-tu ajouter autre chose ?
Non, sinon qu’il faut acheter ma musique (rires) !
Remerciements : Valérie, Rebecca & Chloé (R&V Hayat Chatelus), l’ensemble du service de presse du Cognac Blues Passions, Bruno Migliano pour les photos.
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